Communiqué de Presse sur les biocarburants (RIAC29) : Différence entre versions

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* Le dossier sur les Huiles Végétales Carburant de Baptiste SIMON : [ http://www.e-glop.net/main/Dossier_HVC ]
 
* Le dossier sur les Huiles Végétales Carburant de Baptiste SIMON : [ http://www.e-glop.net/main/Dossier_HVC ]
 
* Le portail "citoyen" de Total sur les agrocarburants : [ [http://www.planete-energies.com/getContent.aspx?directory=5_5_2_biocarburants http://www.planete-energies.com/] ]
 
* Le portail "citoyen" de Total sur les agrocarburants : [ [http://www.planete-energies.com/getContent.aspx?directory=5_5_2_biocarburants http://www.planete-energies.com/] ]
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[[Catégorie:Environnement]]

Version actuelle datée du 7 juin 2010 à 12:29

Communiqué du RIAC29

Notre situation énergétique est aujourd'hui à un tournant. En un peu plus d'un siècle nous avons consommé la majeure partie des réserves fossiles que la nature a mis des millions d'années à stocker. Cette simple remise à l'échelle nous montre clairement que nous devons nous questionner sur nos modes de vie (habitation, consommation courante, déplacements, ...).

Dans le cadre de la semaine de la mobilité de septembre 2008, le RIAC29 et Quimper Communauté ont co-organisé un certain nombre d'évènements. Le vendredi 19 septembre 2008 à 20h30 à la maison de quartier de Penhars se tenait une conférence-débat citoyen sur le sujet des bio/agro/.../carburants ayant pour titre : "Agrocarburants : fausse piste ou vraie opportunité" animée par Michel Gervilly (RIAC29) et Baptiste SIMON (Food Path, Réseau Pétales...).

Historiquement, les premiers moteurs (à explosion comme à combustion) ont été conçus pour fonctionner avec des carburants d'origine végétales, et ont ensuite été remplacés par des ressources fossiles, car plus accessibles et moins onéreuses. Aujourd'hui, ces carburants reviennent à peine sur le devant de la scène, et le plus souvent dans leurs formes industrielles ("Bio"éthanol à 85% avec de l'essence, connu sous le nom d'E85 et EMHV à 30% dans du gasoil connu en France sous le nom de Diester). Pourtant, dans leur mode de motorisation respectif, ils représentent les débouchés les plus centralisés, industriels et les moins performants. Ils rentrent alors, toutes "générations" confondues, en opposition encore plus grande avec la production alimentaire, peut-être au plus grand profits des raffineurs historiques de carburants.

La place des agro-carburants prend une place de plus en plus importante dans la production agricole mondiale, toujours plus globalisée. La mise en place de circuits courts à partir de biogaz ou d'huile végétale pure est pourtant parfaitement réaliste, réalisable et de plus en plus souvent réalisé, preuve de leur faisabilité. Ces filières permettraient en plus d'augmenter de manière très importante les rendements énergétiques, et donc la production de carburants végétaux en occupant les mêmes surfaces cultivées. Avec l'huile pure face à l'EMHV (en remplacement du gasoil), nous arrivons à des résultats significatifs de 50% supérieurs pour l'huile pure. La comparaison entre le biogaz (biométhane) et le bioéthanol (en remplacement du gaz "naturel" ou de l'essence) est à peine chiffrable tellement le différentiel est important.

Nous avons ainsi vu que des énergies plus avantageuses que celles proposées "officiellement" existent. Cependant, nos besoins individuels en énergies sont tellement importants qu'aucune solution globale n'existe. En plus de devoir revoir notre approche de manière plurielle, il est impératif de repenser nos modes de vie de manière plus collective (lorsque c'est possible : transports en commun, aménagements favorisants les transports doux, ...) ! À l'échelle d'une collectivité, il est incontournable de réfléchir à des alternatives.

À Villeneuve sur Lot (Lot et Garonne), la communauté de communes a décidé en 2005 de faire fonctionner sa flotte de ramassage d'ordures à l'huile végétale pure. Au départ hors la loi aux yeux du code des douanes, la collectivité a fait pression en s'appuyant sur la directive 2003/30/CE de l'Union Européenne autorisant ce carburant. Le combat a été gagné à son échelle par l’article 37 de la loi n°2006-1771 du 30 décembre 2006 qui modifie le Code des Douanes, autorisant ainsi les collectivités territoriales à utiliser ce carburant, dans le cadre d'une convention. Depuis, la Communauté de Communes du villeneuvois a été rejoint par de nombreuses autres collectivités : Marmande, Agen, La Rochelle, ...

Sur la flotte de bus du réseau de transports en commun de Quimper Communauté, plus de 25 véhicules fonctionnent aujourd'hui au Diester, mélange de 30% d'EMHV et 70% de gasoil. La conversion de leur carburant à 30% d'huile végétale pure et 70% de gasoil ne nécessiterait probablement aucune adaptation mécanique, et l'évolution pourrait même se faire jusqu'à 100% d'huile pure. Mieux, ce changement permettrait, à quantité de carburant égale, de faire fonctionner 1,5 bus en plus. À surfaces agricoles identiques et sans parler des circuits de distribution, c'est alors 3,75 bus qui pourraient rouler sans frais supplémentaires. CQFD ?

Un changement de ce genre permettrait également de rajouter un débouché intéressant pour les agriculteurs locaux, nos voisins, qui alors pourraient réfléchir à éviter l'import de tourteaux de soja dont les origines sont pour le moins incertaines (OGM, déforestation, épuisement des sols, désastres humanitaires...). Ce raccourcissement des circuits de distribution participant également de manière significative à l'amélioration des rendements énergétiques, c'est encore plus de véhicules collectifs qui pourraient rouler grâce à des surfaces agricoles identiques. Dans le même axe de réflexion, la question du biogaz en remplacement de l'essence ou du gaz "naturel" fossile est à étudier de très près.

Mais ces initiatives ne peuvent aboutir sans une réelle impulsion politique telle que cela s'est passé dans le Villeneuvois, à La Rochelle ou ailleurs. Qu'attendons-nous, ici dans le bassin de Quimper ou ailleurs, pour lancer une étude publique de faisabilité sur ces carburants, somme-toute bien plus "verts" et plus "humains" que ceux utilisés actuellement ? C'est une question que nous, citoyens, devons poser à nos élus locaux. C'est une question que nous, association militante sur les questions climatiques, posons à nos élus locaux.

Pour le RIAC29, Baptiste SIMON

Sources