Lieu de vie autonome
Autonomie, pas autarcie
Le but de ce projet est tout d'abord de se créer notre petit coin de paradi, à l'abris du besoin et du maximum de pépins de notre société moderne. Pour cela, une solution : l'autonomie.
Approche environnementale
Si on souhaite l'autonomie, il est important d'imaginer un monde auto-suffisant. Pour cela, il est possible de penser à sa propre auto-suffisance uniquement, mais la réflexion est alors largement tronquée. Pour suivre une logique forte et complète, il faut intégrer la présence humaine dans le monde qui l'entourre, dans son environnement... et faire en sorte que celle-ci ne soit pas dominante mais en osmose avec le reste.
Pour cela, j'ai essayé de retrouver le fonctionnement intime de la nature, afin d'essayer de le copier. J'ai alors constaté que la nature se basait sur deux principes :
- La notion de cycles
- La diversité
C'est cette idée de cycle qui a le plus marqué ma réflexion. J'ai essayé d'approfondir la chose et j'ai compris que c'était la clef de notre indépendance.
Le premier cycle caractéristique qui m'est apparu a été autour de la nourriture : manger grâce à la nature (fruits et légumes par exemple), générer des déchets, et les utiliser pour enrichir la nature... la boucle est bouclée. Le point le plus intéressant est que cette technique est réutilisable dans presque tous les domaines de la vie quotidienne comme, si on en a besoin, l'électricité, l'eau courante, le chauffage, etc... il suffisait de regarder autour de nous.
Approche sociale
La vie d'aujourd'hui me semble de plus en plus absurde. La valeur des choses se dissoud (elle ne se perd pas vraiment, mais devient comme transparente) dans la complexité de la société. On va à des réunions pour payer sa facture EDF, on classe des dossiers pour pouvoir s'acheter à manger et on ne prend pas le risque de trouver un métier qui répond plus à nos envies de peur de ne pas pouvoir payer son loyer... et cela ne nous dérange pas plus que cela. Même si rares sont les personnes qui accueillent ses kilos de factures annuelles avec plaisir dans leur boîte au lettres.
J'ai voulu remettre ces principes en question, et cela m'a amené à réfléchir sur chacun des aspects de notre vie de tous les jours, au sein de notre société. Ainsi, l'autonomie s'est encore révélée être au centre de la solution, même elle ne se limite pas à ce simple aspect. Être autonome peut permettre de se passer d'une grande partie de la paperasse administrative et financière qui nous agresse au quotidien. Plus de facture EDF, plus de contrat de téléphone, plus d'évaporation fossile dans le réservoir de nos véhicules, plus de loyer perdus...
Par contre, c'est dans ce domaine que l'autonomie est surtout à ne pas confondre avec autarcie. En effet, autant on peut espérer toujours plus d'autonomie, autant il faut rester réaliste : nous vivons dans une société qui en est arrivée là aussi parce qu'elle a appris des erreurs du passé, et c'est cette même société qui a permi à l'humanité d'atteindre des niveaux d'espérance de vie jamais rêvé jusque là. Ainsi, s'autonomiser au maximum est une chose essentielle à mes yeux, mais se couper du monde, c'est renier ses origines, renier son environnement social, renier les bénéfices qu'on a aussi su tirer de la société. C'est en ce sens que je compte continuer à contribuer (impôts, participation à la vie sociale, ...) à la société qui participe et participera toujours, sous une forme quelconque, à ma qualité de vie, ne serait-ce qu'en me permettant de me soigner à moindre coûts.
Approche individuelle
Nos habitations sont remplis de biens inutiles, de besoins artificiels et d'envies superficielles... Lorsqu'on a faim, le manque de temps, l'habitude ou la fainéantise nous font mettre un plat précuisiné du congélateur au four microonde. D'ailleurs on ne dit plus un four microondes ni même un four à micro-ondes, mais plus simplement un microonde, montrant à quel point on a réussi à oublier l'essentiel : cuire les aliments.
C'est cela que je souhaite ré-apprendre : le sens du temps qui passe, la valeur d'une tomate rouge, le goût d'un potimarron, le plaisir d'un cidre pressé sur place ou encore la chaleur d'un feu de cheminée et l'odeur du jambon qui y fume.
Les bases
Les biens concrêts
- un terrain
- deux hangars
- de l'eau
- un tracteur
- un petit peu d'argent
Les envies
- un lieu de vie simple, naturel et évolutif (matériaux naturels et recyclés) le plus agréable possible
- une autonomie énergétique
- une gestion des déchets et autres rejets (eaux usées, compost, etc...)
- Donner aux autres l'envie de retrouver le goût des choses simples
Des solutions
L'eau
Sur le terrain coulent 2 ruisseaux qui se regroupent. Au nord, il y a un puit et un lavoir qui doit être une source d'eau (potable). Les questions qui restent sont donc d'ordre "quotidien" :
Eau courante
Pour répondre aux besoins en eau courante, voici les points qu'il faut remplir :
- Un minimum de pression d'eau (0,5 bar minimum)
- De l'eau "à la demande" (en réserve "tampon" suffisante sur de courtes périodes)
- Prévision des périodes sèches (été par exemple)
Ainsi on a considéré la question à travers ces trois points, et voici trois solutions théoriques :
- Avoir une réserve d'eau en hauteur, dans un bel arbre par exemple, autour de 10m de haut
- Que cette réserve fasse un minimum de 50 ou 100L (quantité à calculer en fonction de la vitesse de remplissage)
- Avoir une réserve d'eau importante, capable de couvrir notre consommation d'eau (pas forcément stockée sous forme potable) pour 2 ou 3 mois minimum (un bassin de 100m3 par exemple.
Besoins connexes :
- Une pompe capable d'amener l'eau dans notre réserve en hauteur
- De l'électricité pour actionner la dite pompe
Eau chaude
J'ai pensé à faire un chauffe eau à multiples sources de chaleur :
- chaleur solaire
- chaleur du chauffage au bois (cheminée)
- récupération de chaleur (sur un générateur électrique thermique par exemple)
Pour cela, un triple circuit de liquide caloporteur est nécessaire, un pour chaque source de chaleur. C'est donc ce liquide caloporteur qui sera réchauffé dans un premier temps, et c'est lui qui, ensuite, réchauffera le circuit secondaire, traversé par l'eau courante, en passant dans un grand échangeur de chaleur (garant du bon réchauffement de l'eau "courante").
Besoins connexes :
- Robinets pour ouvrir ou fermer chaque circuit
- Une pompe à eau pour faire circuler le liquide caloporteur
- Une pompe pour faire circuler l'eau "courante" dans l'échangeur de chaleur
- Une réserve (avec une durite style cocote minute pour éviter les sur-pressions) de liquide caloporteur pour pallier les inévitables fuites, ainsi qu'une boucle de sécurité pour éviter de "tirer" sur la pompe lorsque tous les robinets sont fermés
Épuration des eaux usées
Lagunage... détails à venir.
L'électricité
Petits besoins constants
Avant de trouver des solutions, voici les "petits besoins constants" qu'on pourra avoir :
- Eau courante (pompe
- Eau chaude (pas pour la chauffer)
- Petit éclairage
Une solution : petits panneaux solaires couplés à une batterie 12V, et matériel 12V.
Gros besoins ponctuels
- Petit outillage usuel (220V, moyenne puissance)
- Gros outillage de menuiserie (380V, forte puissance)
Une solution : fabriquer un groupe électrogène à partir d'un moteur thermique récupéré sur une Ford Fiesta et d'un moteur électrique synchrone de puissance suffisante
Du concrêt ... un habitat
La yourte
Notre yourte est commandée, ça y est !! voici d'ailleurs quelques photos avant son départ de Mongolie :
Le chantier et ce qui va autour
Le début
Les eaux usées (eaux grises uniquement, puisque les WC ne sont pas à eau)... à base de phytoépuration appelée aussi lagunage.
La fin du chantier précédant l'arrivage de la yourte
Le transport de la yourte de Verneuil Sur Avre (27) à Gourin (56)
Le transport de la yourte de Verneuil Sur Avre (27) à Gourin (56)